Perlage,
Perles en droit
Les perles ont été utilisées pour consacrer, codifier et diffuser la loi depuis avant les toutes premières interactions entre les peuples autochtones de l’Amérique du Nord et les européens. Je parle des ceintures wampum, souvent créées à partir de perles fabriquées de coquilles de quahog pour permettre aux membres de la communauté de partager les lois et les engagements lorsque des accords étaient conclus entre les nations.
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Au fil du temps les conceptions eurocentriques du savoir ont donné la priorité à l'écrit, ce qui a eu pour effet de subjuguer les systèmes de connaissances autochtones et de dévaloriser les conceptions autochtones du droit. Malgré cette évolution du récit colonial au fil des ans, les documents historiques indiquent que les contemporains non autochtones de l'époque comprenaient le poids intellectuel que le wampum symbolisait et communiquait (Grey, 2017). L'utilisation du perlage pour codifier le droit était une question de longévité et de résilience, et non une question de manque de sophistication des nations autochtones (Monture-Angus, 1999). En perlant les traités, les principes étaient en fait élevés à un statut supérieur à celui de la plume et de l'encre (Monture-Angus, 1999).
Les ceintures wampum ne font pas partie de l'histoire de la nation métisse telle que je la connais, et à ma connaissance le perlage métis n'a jamais été utilisé pour incarner un traité au moment de la négociation de la même façon que les ceintures wampum. Cependant, le perlage métis peut être, et est, porteur de savoir autochtone sous de nombreuses formes. Comme les ceintures wampum, le perlage métis peut servir de moyen mnémotechnique. À ce titre, le travail des artistes indigènes modernes en perlage est considéré comme un complément à "une dimension importante de la tradition orale, enregistrant les croyances de leur peuple dans un langage visuel de motifs et de symboles" (Edge, 2011). Grâce à ce langage visuel, le perlage peut être mobilisé pour transmettre des histoires et des chants qui, comme nous le rappellent de nombreux experts, peuvent être, et sont, porteurs de lois.